Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Le 17 juillet 2010
Le canular attirant l’attention sur la dette de l’Occident envers Haïti survit à une tentative de censure.
Selon l’annuaire international des noms de domaines, le pastiche du site du Quai d’Orsay ayant diffusé une fausse annonce où le gouvernement français promettait de verser 17 milliards d’euros à Haïti pour réparation à été mysterieusement "effacé" vendredi dernier du domaine .fr, lequel est controlé par le gouvernement français.
“Nous sommes consternés de constater à quel point le Quai d’Orsay s’est montré peu reconnaissant et, pour tout dire, non coopératif face à notre initiative audacieuse pour redorer le blason du gouvernement français”, a déclaré Laurence Fabre, la porte-parole du Comité pour le Remboursement Immédiat des Milliards Envolés (CRIME), le groupe à l’origine du canulard.
Le site pastiche à été recréé par ses auteurs et se trouve maintenant à l’adresse suivante : www.diplomatiegov.info.
CRIME a publié aujourd’hui sa première déclaration en français afin d’expliquer le canulard au public :
Le gouvernement français a annoncé qu’il étudiait la possibilité d’entamer des poursuites légales contre nous.
Voilà qui est fort à propos puisque ce sont justement nos préoccupations concernant certains crimes qui nous ont poussés à émettre le faux communiqué. Nous sommes le Comité pour le Remboursement Immédiat des Milliards Envolés d’ Haïti (en anglais, Reimbursement of the Indemnity Money Extorted from Haiti, ce qui correspond à l’acronyme CRIME dans les deux langues).
Mais si un simple pastiche de site web est un crime, comment alors qualifier les agissements de la France en Haïti, notamment :
- La capture de force, le commerce, l’esclavage, la torture et le meurtre de millions d’Africains sur plus de deux siècles.
- Les 90 millions de francs or exigés à Haïti pour la perte des profits liés au trafic d’esclaves suite à l’indépendance du peuple haïtien. Un montant qui a placé Haïti sous le joug d’une dette illégitime qu’elle a mis 122 ans à rembourser à la France.
- La participation active au renversement le 29 février 2004 de Jean-Bertrand Aristide, président élu démocratiquement, en grande partie parce que Aristide avait eu la témérité d’exiger que la France rembourse à Haïti la “dette de son indépendance“. En tenant compte des intérêts, le versement devait s’élever à 21 milliards de dollars US. C’était la première fois qu’une ancienne colonie d’esclaves demandait réparation à sa nation colonisatrice.
- La promesse de verser 180 millions d’euros à Haïti par l’entremise des agences de l’ONU, des ONG et de la Croix-Rouge. Six mois plus tard, Haïti n’a pas vu l’ombre du moindre centime, selon le site de surveillance de l’aide humanitaire de l’ONU, ReliefWeb. Ce qui n’a pas empêché le secrétaire d’État chargé de la Coopération de se rendre en jet privé – au coût de 143 000 dollars – à la conférence des donateurs pour Haïti.
Nous laisserons donc à l’opinion publique le soin de déterminer qui sont les véritables criminels.
CRIME
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