> Je ne peux m'empêcher de me demander si un système peut survivre s'il est trop complexe à comprendre pour le grand public.
Est-ce séreux ? Parecon possède quelques institutions et concepts clés, qu'un lycéen pourrait facilement comprendre. Pour comprendre même sa logique la plus complexe, les lycéens n’auraient aucun problème. Le capitalisme, en revanche, est tout simplement incompréhensible, même pour ceux qui ne se consacrent pratiquement à rien d’autre…
> Le capitalisme est issu du système de troc traditionnel. Si je dépense toutes mes ressources à produire du maïs (efficacité maximale), j’en aurai un peu plus à vendre ou à échanger contre des vêtements, des outils, etc. Comme le football, le capitalisme est un échange très simple. Les concepts sont faciles à comprendre avec peu d’expérience ou d’effort.
Ce qui est décrit n’a pas plus de rapport avec le capitalisme qu’avec le parecon…
> Cela ne veut pas dire que le capitalisme n'est pas complexe, surtout au niveau macro, mais l'ensemble du système est construit sur une base théorique très intuitive. L’économie participative est un fouillis de règles et de mécanismes institutionnels destinés à soutenir une économie entièrement construite. Est-ce trop compliqué pour survivre ?
Si cette personne devait penser en termes d'une centaine de personnes bloquées sur une île, elle verrait que sa description – même si je ne pense certainement pas que ce soit une question cruciale – est essentiellement à l'opposé de la réalité.
Essayez-le – essayez d’abord d’expliquer comment ils répartiraient les tâches, répartiraient les résultats et prendraient des décisions de manière paréconale. Essayez ensuite d’expliquer comment ils le feraient d’une manière véritablement capitaliste – avec une propriété privée, des profits, des salaires, une division du travail au sein des entreprises, des marchés pour les allocations – etc.
? Je ne peux ignorer l'importance du chapitre 4 dans lequel Albert déclare un moratoire sur la propriété des moyens de production.
Plus précisément, l’élimine…
> « En bref, nous supprimons simplement la propriété des moyens de production en tant que considération économique. La propriété sous forme de moyens de production devient une non-chose. Cela n’a aucune incidence dans une économie participative » (90). Albert réitère cet objectif d'une douzaine de façons ou plus, rejetant le concept comme s'il s'agissait d'un mal compris qui nécessite peu ou pas d'explication, un peu comme l'abolition du meurtre ou du crime organisé pour la construction d'une société civile.
En fait, c'est à peu près vrai… même si, bien sûr, le livre donne bien plus de raisons, comme une gigantesque disparité de revenus et de pouvoir… qui viole toutes les valeurs proposées.
? Pourquoi le concept de « propriété des moyens de production » est-il l’axe de toutes ou de la plupart des réformes socialistes ?
C’est une chose étrange à poser à propos du parecon – où il s’agit, comme il le note, du chapitre le plus court et de la partie la moins centrale de l’exposé… et aussi le moins déterminant des caractéristiques de l’économie…
> Et surtout, est-il correct de supposer que si nous éliminons la propriété privée des moyens de production, les rêves égalitaires se réaliseront miraculeusement ? Ne pourrait-il pas être possible que la propriété privée des moyens de production soit un mal nécessaire, sans lequel aucune croissance économique n’est possible ? Historiquement, si personne n’avait jamais possédé et n’avait jamais bénéficié de la propriété des moyens de production, où en serait notre société ?
Le livre ne démontre-t-il pas de manière bien plus convaincante que la suppression de la propriété privée n’est pas une panacée ? Et ainsi de suite…
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