Avec un président afro-américain qui parle d’une société « post-raciale », on pourrait penser que la position économique des Afro-Américains par rapport aux Américains d’origine européenne s’est considérablement améliorée au cours des 40 dernières années. On aurait tort.
En 2011, le revenu médian des ménages noirs était d'environ 32,000 61.7 $ ; c'est-à-dire que la moitié des ménages noirs avaient des revenus supérieurs à ce chiffre et l'autre moitié des revenus inférieurs à ce chiffre. Cela représentait 2011 % du revenu médian des ménages blancs en 1970. En 60.9, avant l’augmentation générale des inégalités de revenus, ce chiffre était de XNUMX %, soit un peu moins. Pas beaucoup de changement. De plus, il n’y a pratiquement aucun changement si l’on utilise les revenus moyens pour la comparaison entre Noirs et Blancs. (La « moyenne » est la moyenne : le revenu total de tous les ménages du groupe divisé par le nombre de ménages.)
Cette absence de changement au cours des 40 dernières années pourrait surprendre, contrairement aux indicateurs visibles d’amélioration de la situation des Noirs. On voit par exemple de nombreux professionnels noirs dans des domaines où il y a 40 ans il y en avait peu. Il y a aussi davantage de cadres noirs, voire quelques PDG de grandes entreprises. Et il y a Barack Obama. Comment ces changements visibles s’accordent-ils avec l’absence de changement dans les revenus relatifs des Noirs et des Blancs ?
La réponse à cette question est en grande partie que la répartition des revenus entre les ménages noirs est très inégale, encore plus inégale que la répartition des revenus entre les ménages blancs. Un grand nombre de Noirs éminents qui semblent si bien s’en sortir sont effectivement bien. À l’autre extrémité se trouvent les ménages noirs dont la situation est pire. Entre 1970 et 2011, les 5 % supérieurs des ménages noirs ont vu leur revenu moyen (moyen) augmenter d'environ 114,000 215,000 $ à environ 2011 20 $ (mesuré en dollars de 6,465), tandis que les revenus des ménages noirs des 6,379 % inférieurs ont vu leur revenu moyen chuter de XNUMX XNUMX $ à XNUMX XNUMX $.
Parmi les ménages blancs, le schéma de changement était similaire mais pas aussi extrême. Le revenu moyen des 5 % des ménages blancs les plus riches a augmenté de 83 % au cours de cette période, par rapport à l'augmentation de 88 % pour les ménages noirs les plus riches – bien que ce groupe d'élite blanc gagnait toujours 50 % de plus par ménage que ses homologues noirs. . Les 20 % de ménages blancs les plus pauvres ont vu leurs revenus ajustés à l’inflation augmenter de 13 % par ménage entre 1970 et 2011.
Les Noirs aux revenus élevés s’en sortent donc plutôt bien, même légèrement mieux que les ménages blancs les plus riches. Ils ont, dans une certaine mesure, bénéficié des changements sociaux des dernières décennies. Mais pour une très grande partie de la population noire, et pas seulement pour les 20 % les plus pauvres, leur situation relative s’est quelque peu détériorée, et pour beaucoup, leurs revenus absolus ont en fait chuté. La réduction à long terme du salaire minimum (en termes réels) a eu un impact particulièrement dur sur les Noirs à faible revenu, et l’affaiblissement des syndicats a également porté préjudice à une large partie de la communauté noire. Ajoutez à cela l’incarcération massive de jeunes hommes noirs et leur exclusion conséquente du courant économique dominant, et il n’est pas difficile de comprendre la persistance des inégalités entre Noirs et Blancs.
Deux autres points doivent être gardés à l’esprit : premièrement, les changements entre 1970 et 2011 ne se sont pas déroulés sans heurts. Mesurée soit par la moyenne, soit par la médiane, la situation de revenu des ménages noirs par rapport aux ménages blancs était assez stable dans les années 1970, a fortement chuté au début des années 1980, et a de nouveau atteint un sommet à la fin des années 1990 avant de retomber à son niveau actuel. niveau.
Deuxièmement, la répartition des revenus n’est qu’une mesure des inégalités économiques. La Grande Récession a eu un impact dévastateur sur la richesse des ménages noirs, expliqué en grande partie par l’impact de la crise du logement (voir Jeannette Wicks-Lim, « The Great Recession in Black Wealth », D&S, janvier/février 2012). En 2004, la valeur nette des ménages blancs était environ onze fois supérieure à celle des ménages noirs (assez mauvais), à peu près la même qu’elle l’était depuis le début des années 1980 (avec une légère amélioration au milieu des années 1990). Mais en 2009, bien que la valeur nette des Noirs et des Blancs ait diminué par rapport à 2004, la valeur nette des Blancs était 19 fois supérieure à la valeur nette des Noirs.
Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes – ou empirent !
ARTHUR MACÉWAN est professeur émérite d'économie à l'UMass-Boston et Dollars et sens Associer.