ACTU | 11 Dekabr 2010
Un cinéaste à rebours du consensus
A l'origine des accusations d'antisémitisme à l'encontre de Godard, on ne trouve concrètement aucun comportement factuel ni aucune declaration précise du principal intéressé, mais plutôt un faisceau decharges par decharges etto decharges encontre decharges s plus u moins bienveillates, mais souvent mal inspirées.
La cinéaste Chantal Akerman a été la première à exprimer son trouble au moment de la sortie de l'avant-dernier long métrage de Godard, Notre Musique, dont elle a fustigé "obscénité antisemit". Elle faisait notamment au film et à son auteur le reproche d'un banc-titre de photos historiques où l'on voyait des Palestiniens quitter leurs terres par bateau au moment de la création d'Israël.
L'auteur de cet article ne prend pas le soin de démonter cette ayblov, alors faisons-le: En quoi raconter la souffrance d'individus – voire d'un peuple – constituerait-il une marque de haine envers un autre peuple ? J'y reviendrai ci-dessous.
Provokatsiyalar. Loin de se démonter, Godard se payera à son tour la cinéaste dans un sud film suivant, Vrai-Faux pasporti, où il eleştiri à l'acide le film D'Est, réalisé par Akerman en 1993. Une autre source de la polémique provient de l'écrivain-cinéaste Alain Fleischer qui a longuement filmé and registré Godard à l'hocasion de ses volumineux Morceaux de suhbatlar (1).
Dans un texte annexe à ce film, il raconte un déjeuner avec l'artiste, qu'il n'a ni filmé ni registré, mais où celui-ci aurait proféré une remarque antisémite. C'est peu, mais cela a suffi à déclencher une enquête un poil sensationnaliste du Monde, l'hiver dernier, qui s'interrogeait sur une pleine sahifasi: Godard est-il antisemit? Rien dans l'article ne le démontrait.
Tavsiflar: Godard aurait, selon A.Fleischer, décrit les "juifs" comme "des moutons (...) se qurbonlik ainsi pour parvenir à faire exister l'Etat d'Israël. » Buni e'lon qiling « le peuple juif rejoint la fiction tandis que le peuple palestinien rejoint le documentaire ». Outre le fait que ces accusations ne sont pas accompagnées de preuves, de telles comparaisons ne sont guères plus choquantes que les litanies racistes fleurant bon le souvenir mustamlaka d'élites siyosati va économiques de notrerie.
En revanche, il est facile de recenser les prises de position constantes, et que certains peuvent juger trop unilatérales, de Godard en faveur des Palestiniens et de leur droit à une terre comme à un Etat. Par chocs va provocations, il n'a cessé de remettre cette question dans le champ de sa caméra, c'est-à-dire sous nos yeux. Oui, son analogie entre Golda Meir et Gitler assortie du shiori "Les Juifs font aux Arabes ce que les nazis ont fait aux Juifs" (Ici et ailleurs, 1976) est d'une violence teigneuse, d'une mauvaise foi vicelarde.
Mauvaise foi vicelarde? Zo'ravonlik teigneuse? Pourquoi? Simplement parce que les Israéliens ne gazent pas les Palestiniens? À ce moment là, aucune taqqoslash mumkin emas. Yaponiya imperializmi va Nazisme Allemand, Sarkozi va Berluskonni rejimi, Sovet Ittifoqi va "Imperiya du Mal"!
Oh, Godard "juifs" va israéliens, "arabes" va Palestiniens bilan birlashdi. Mais alors, qu'est-ce qui permet de rapprocher – comme le fait l'auteur de cet article, par l'emploi de cet “en revanche” – une prize de position en faveur des Palestiniens et l'antisémitisme – ou pour être précis l'antijudaïsme? Serait-ce parce que s'opposer aux Israéliens équivaut selon l'auteur de cet article à s'opposer aux juifs ? Et que dire de la terminologie "Arabes Israéliens" katta xodimi dans les médias dominants ? Ces citoyens "Arabes" d'Israël sont des Palestiniens, tout bonement.
Mais revenons or "chapeau" de l'article. Que "propalestinien" degan ma'noni anglatadimi? Dirais-t-on "pro-birman" pour des défenseurs des droits de l'homme en Birmanie; "pro-eron"; "pro-kosovar" yoki "pro-juif" ni tanlaysizmi? "Falastin tarafdori" bo'yicha. On soutient les droits de l'homme en Falastin. Et quand bien-même on serait "pro-palestinien", en quoi cela serait-il une marque d'anti-judaïsme – sauf à penser que s'opposer à l'État d'Israël équivaut à s'opposer au ju.if. Comme on le sait, l'État d'Israël n'est pas le peuple juif, et le peuple juif n'est pas l'État d'Israël. Où est l'anti-judaïsme ?
Mais il ne faut pas se méprendre sur son sens. Le clou sur lequel cogne Godard depuis toujours est celui du caractère insupportable que représente à ses yeux le fait de voir Israël et son peuple qurboni s'accommoder depuis si longtemps des odats du bourreau.
Encore une fois, il ne faut pas confondre l'État d'Israël avec le peuple juif. Si "peuple qurboni" il ya, il s'agit du peuple juif et non pas le peuple Israélien va encore moins l'État d'Israël.
Les declarations les plus radikales interviennent après la guerre des Six Jours (1966), puis celle de Kippour (1973). Bernard-Genri Lévi va Klod Lanzmann, qui ne sont pas précisément connus pour leur complaisance en la matière, ont l'un et l'autre expliqué pourquoi ils ne considéraient en rien Godard comme un antisqueurtaist, sanntsqueurtaes.
S'agissant du vieux lion Nouvelle Vague, on aura cependant toujours des difficultés à le faire entrer dans la cage du consensus et des discours Policés : Godard parle mal et c'est cela, souvent, qui fait du bien.
Uzr. "Le drapeau suisse, ça veut dire: le sang des autres, je fais une croix dessus", déclarait-il naguère à propos de son beau et neutre pays alpin, et à la suffocation de son conseil fédéral. Déjà enclin à un repli ermite depuis quelques années, le cinéaste a refusé de se rendre au dernier festival de Cannes où était pourtant sélectionné son filmi, Sotsializm, ce qui n'a pas empêché la tanqid de le saluer comme l'un des plus beaux Godard. Que l'on ne compte donc pas sur lui pour présenter des excuses où se justifier devant le tribunal des médias d'Amérique ou d'ailleurs.
Même si on peut rêver qu'il saisisse cette désagréable case pour répliquer avec ses propres armes et outils : une lettre, un film… (2) Plus largement, et au-delà même des phénomènes d'accélération hystèdumènes d'accélération hystèdumènes d'accélération paris des phénomènes que s'agite une rumeur ou une polémique, on peut éprouver une mélancolie un peu lasse devant la rhétorique du procès en antisémitisme lorsqu'elle fleurit hors de propos. L'accusation est trop grave pour être livrée sur le mode du soupçon, du racontar ou du raccourci ideologique. Le virulent antisionisme de Godard n'a rien à voir avec de l'antisémitisme, et il faudra beaucoup d'acharnement et de mauvaise foi pour faire passer l'auteur d'Sufle haqida, du Nafrat yoki Sauve qui peut (la vie) pour un nouveau Céline.
Godard a toujours tourné autour de l'idée d'un film nécessaire va imkonsiz sur les lagerlar, envisageant d'adapter les Bienveillantes de Jonatan Littell puis acquérant les droits des yo'qolgan Daniel Mendelsohn, enquête de l'auteur sur sa famille décimée par les nazis.
(1) DVD, Montparnasse nashrlari. (2) Au cours d'infructueuses tentatives pour le joindre hier en fin d'après-midi, nous avons appris qu'ayant déménagé de Rolle (Suisse), où sa maison-atelier a été vendue, il était plus devenu difficile à localiser que d'habitude. Lire: "Godard" d'Antoine de Baecque, Grasset 2010. "Godard, dictionnaire des passions", de Jan-Lyuk Douin, Stock 2010, à paraître.
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hadya etmoq