Jusqu'à présent, après des semaines de grèves ciblées des travailleurs s'opposant aux projets du président Emmanuel Macron visant à relever l'âge national de la retraite et à réformer le système de retraite bien-aimé du pays, le gouvernement français a refusé de changer de cap. C'est pourquoi les syndicats de différents secteurs ont augmenté la mise la semaine dernière, en lançant une grève illimitée jusqu'à ce que les revendications des travailleurs soient satisfaites. Comme Eric Chalal du Solidaires Unitaires Démocratiques (SUD) Le syndicat des cheminots l’a déclaré : « Nous n’avons pas le choix, nous devons faire reculer Macron, faire reculer le patronat. L’argent ne manque pas dans cette société… Les salaires sont trop bas, les prix explosent, le coût de la vie est élevé, la menace de guerre… Nous avons cette opportunité de lutter, tous les travailleurs ensemble. Contributeur TRNN et journaliste vidéo Brandon Jourdan rapports dans les rues de Paris sur la dernière escalade des actions de grève en France.
Cette vidéo fait partie d'une série spéciale de Workers of the World sur la crise du coût de la vie en Europe.
Producteur, vidéaste, monteur : Brandon Jourdan
Producteur associé, Traduction : Nicolas Lee, Marianne Maeckelbergh
Images supplémentaires : Getty Images, Ruptly
Cette histoire, avec le soutien du Fondation Bertha, fait partie de l'émission The Real News Network Les travailleurs du Monde série, racontant les histoires de travailleurs du monde entier qui construisent un pouvoir collectif et redéfinissent l'avenir du travail selon leurs propres conditions.
TRANSCRIPTION
Brandon Jourdan (narrateur) : Le 7 mars 2023, la vague de grèves en cours en France contre la réforme des retraites du président Emmanuel Macron est entrée dans une nouvelle phase de lutte. Il s'agit de la plus grande journée d'action depuis des décennies, les syndicats estimant que 3.5 millions de personnes y ont participé,
tandis que le gouvernement a affirmé que 1.28 millions de personnes avaient participé à des grèves. Quelle que soit l’estimation, le sixième jour de grève nationale en deux mois a été le plus important jusqu’à présent. Comme les grèves nationales n’ont jusqu’à présent pas réussi à empêcher la réforme des retraites d’avancer, les tactiques se sont intensifiées et ont abouti à des grèves continues dans de nombreux secteurs clés après la principale journée d’action.
Éric Sellini, Confédération générale du travail (CGT), TotalEnergies : Il est clair que le gouvernement continue de mettre en œuvre son plan. Il y a eu la présentation à l'Assemblée nationale, maintenant c'est au Sénat. On sent que de toute façon, il n'est pas prêt d'abandonner comme ça. C'est pourquoi tous les syndicats, et en particulier la CGT, ont décidé de monter d'un cran la mobilisation et aujourd'hui de marquer le début d'une phase importante en termes de mobilisation qui est le début de la grève continue dans de nombreuses entreprises à travers le monde. pays.
Brandon Jourdan (narrateur) : Avant le principal rassemblement à Paris, les cheminots de la Gare du Nord ont tenu une assemblée générale pour décider de la poursuite ou non de leur grève au-delà du 7 mars.
Eric Challal, Syndicat ferroviaire SUD (s'exprimant devant l'assemblée) : Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu la force des travailleurs à une telle échelle. On sait aussi, on l'a tous vu, ce qui s'est passé au Parlement, maintenant au Sénat, on a vu tout le cinéma parlementaire, on n'a rien à en attendre. C'est le début d'une nouvelle étape du mouvement, la grève, la grève continue.
Ce que je propose, c'est donc que nous renouvelions la grève. C'est ce que nous avons fait en nous réunissant ici à 11h00 pour une assemblée générale. Donc demain 8, poursuivre la grève, jusqu'à demain 11h00 et reconvoquer l'assemblée générale.
Qui vote oui ?
Un deux trois quatre…
Camarades, la grève est reconduite à l'unanimité !
Rendez-vous demain à 11h00 à l'assemblée générale.
Eric Challal, Syndicat ferroviaire SUD (interview) : Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas vu autant de monde dans les rues, des millions de personnes en province, dans les petites et moyennes villes. Pour l’instant, ils [le gouvernement] craignent cette mobilisation. Mais la mobilisation n’est pas encore assez forte pour les faire reculer. C'est pourquoi nous menons des grèves continues.
Brandon Jourdan (narrateur) : Les cheminots se sont joints à d’autres qui ont décidé de faire grève au-delà d’une seule journée, notamment les travailleurs des raffineries de pétrole, des dépôts de carburant, des sites de gestion des déchets, des transports en commun, des ports, des transports et des centrales électriques.
Éric Sellini, Confédération générale du travail (CGT), TotalEnergies : Aujourd'hui, il existe six raffineries en France qui raffinent le pétrole. Trois d'entre elles sont des raffineries de TotalEnergies. Tous les trois sont à l’arrêt. Deux raffineries ExxonMobil sont également fermées et ont arrêté leurs expéditions. Et il y a une raffinerie PetroChina qui a également arrêté ses expéditions, dans le sud de la France. Ainsi, toutes les raffineries qui raffinent encore aujourd’hui le pétrole en France sont à l’arrêt.
L'objectif est de durer le plus longtemps possible pour mettre suffisamment de pression sur le gouvernement pour qu'il revienne sur cette réforme et pour que nous puissions proposer nos solutions pour réformer positivement notre système de retraite.
Brandon Jourdan (narrateur) : La production d’électricité a été réduite et les travailleurs se seraient engagés dans des actions « Robin des Bois », s’engageant à fournir de l’électricité gratuitement aux écoles, aux universités et aux foyers à faible revenu. Les grèves bénéficient du soutien de l'opinion publique, les sondages montrant une large majorité opposée aux réformes et 60 % de l'opinion publique favorable à l'arrêt du processus en France.
La marche de Paris a été jusqu’à présent la plus grande mobilisation de la vague de grève de 2023, le responsable syndical déclarant que 700,000 81,000 personnes ont participé aux manifestations. La police a estimé le nombre de personnes à XNUMX XNUMX.
Anne Chatain, présidente de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) Media+ : Nous sommes ici dans la rue pour tenter d'influencer le gouvernement qui tente de faire voter une loi de réforme des retraites très brutale.
Awawou Yenou, Hôtel Ibis Batignolle CGT : Nous ne sommes pas d'accord avec l'État. Les citoyens ne sont pas d'accord, les salariés, surtout ceux qui exercent des métiers difficiles. Nous ne sommes donc pas d'accord sur l'âge décidé pour la retraite.
Anne Jamet, CFDT Thales Métallurgistes : Le gouvernement ne réagit pas, pour l'instant, aux mobilisations. Il y a eu plusieurs mobilisations avec un grand nombre de personnes. Il n'y a pas de reponse. Alors aujourd'hui, nouvelle journée de mobilisation. Alors que la loi est en cours d'examen au Sénat, nous devons encore montrer que nous sommes mobilisés et que nous ne voulons pas que cette réforme injuste passe.
Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je suis en grève. Faire grève reste un engagement fort, en soutien à tous les travailleurs.
Des manifestants étudiants scandant : Nous sommes ici! Nous sommes ici!
Même si Macron n’aime pas ça, nous sommes là !
Pour l'honneur des travailleurs, pour un monde meilleur
Même si Macron n’aime pas ça, nous sommes là !
Nous sommes ici! Nous sommes ici!
Même si Macron n’aime pas ça, nous sommes là !
Pour l'honneur des travailleurs, pour un monde meilleur
Même si Macron n’aime pas ça, nous sommes là !
Brandon Jourdan (narrateur) : Il y avait un important black bloc qui s'est affronté avec la police et s'est livré à des destructions ciblées de biens. Dans la mêlée, la police a procédé à 22 arrestations.
Si la réforme des retraites est approuvée, la colère populaire pourrait à nouveau éclater, comme ce fut le cas avec le mouvement des gilets jaunes il y a quelques années. Quoi qu’il arrive, mars 2023 s’avérera être un mois historique qui pourra soit ressusciter le mouvement syndical français, qui a vu ses effectifs décliner, soit offrir à Macron une nouvelle victoire âprement contestée.
Eric Challal, Syndicat ferroviaire SUD (interview) : Nous n’avons pas le choix, il faut faire reculer Macron, faire reculer le patronat. L'argent ne manque pas dans cette société.
Des bénéfices records, ils ont été annoncés il y a peu, et il manquerait aux caisses de l'Etat 10 à 20 millions pour financer les retraites ?
Personne n'y croit.
Donc, cette bataille contre la réforme des retraites, il y a beaucoup de choses derrière. Les salaires sont trop bas, les prix explosent, le coût de la vie est élevé, la menace de guerre. Nous avons cette opportunité de lutter, tous les travailleurs ensemble, et de mener le bras de fer avec des grèves continues. Nous devons saisir cette opportunité.
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