En septembre 2004, l'histoire a éclaté que la société canadienne d'ingénierie et de construction SNC-Lavalin fabriquerait entre 300 et 500 millions de balles pour l'armée américaine par l'intermédiaire de sa filiale SNC-TEC.
Comme le disait Chris Spannos à l'époque : « Pour le Canada, qui a longtemps nié sa participation active à la guerre contre le terrorisme des États-Unis, le contrat avec SNC Technologies devrait mettre en évidence le fait que le Canada a non seulement fourni un soutien militaire et diplomatique à la guerre contre le terrorisme, terreur, mais il fournit désormais littéralement, sans aucun doute, les munitions nécessaires pour tuer les Irakiens. »
Embarrassé par les relations publiques négatives qui ont résulté en partie de la « campagne contre SNC-Lavalin » développée par la suite, au début de 2006, la division de fabrication de balles a été vendue à General Dynamics.
Après avoir évité l'Irak depuis lors, il a été annoncé plus tôt ce mois-ci que SNC-Lavalin avait été présélectionné pour un contrat de 255 millions de dollars pour installer des turbines à gaz et des centrales électriques en Irak. L’approbation des accords pourrait intervenir à tout moment. Peut-être que la tentative de SNC d’entrer dans ce pays (toujours) déchiré par la guerre sous des prétextes plus bénins lui permettra d’éviter l’examen négatif que les Irakiens criblés de balles lui ont attiré au début de la guerre.
Si l'on en croit les antécédents de SNC-Lavalin en tant que « multiplicateur de force » de contre-insurrection dans une autre zone de guerre, l'Afghanistan, les maux de tête pourraient bien lui être épargnés. En 2002, ils ont obtenu un contrat de 400 millions de dollars( ) sur dix ans via le « CANCAP » (Programme canadien d'augmentation des entrepreneurs, qui expire en juillet 2011) du ministère de la Défense nationale, ce qui en fait le plus grand entrepreneur privé canadien en Afghanistan (avec plus de 300 employés là-bas).
Inspiré du controversé « LOGCAP » (Logistics Civil Augmentation Program) américain, le PAE de SNC-Lavalin effectue « des tâches telles que le soutien aux communications, le transport, la gestion et la distribution du matériel, les services d'hébergement et le soutien à l'entretien des véhicules ».
En tant que général canadien à la retraite et actuel consultant auprès du partenaire de SNC, PAE, Inc., le mettre:
« L'intention stratégique de CANCAP est de fournir aux FC une flexibilité opérationnelle grâce à une capacité de soutien améliorée. L'effectif de l'entrepreneur remplace le personnel militaire d'un contingent déployé, permettant ainsi leur redéploiement à d'autres fins. L'utilisation de CANCAP libère ainsi du personnel militaire. pour un emploi là où leurs compétences militaires sont les plus nécessaires.
En termes relatifs, cela place SNC-Lavalin dans une ligue avec KBR et Halliburton ; opérant dans les mêmes zones de guerre, la société peut être considérée comme une extension de ce que l'auteur Pratap Chatterjee appelle « l'armée d'Halliburton ». En 2000, le plus haut général du Canada a qualifié l'externalisation vers des entrepreneurs privés de « vague de l'avenir ». D'ici 2007, Le citoyen d'Ottawa a qualifié « l'armée » de SNC-Lavalin en Afghanistan de « élément indispensable de l'effort de guerre du Canada ».
En plus des contrats CANCAP de 400 millions de dollars, SNC-Lavalin exécute également des tâches plus spécifiques à la contre-insurrection pour les Forces canadiennes. Plus tôt cette année, ils ont obtenu un contrat de 44 millions de dollars pour restaurer le barrage de Dahla dans le sud de l'Afghanistan, l'un des projets d'aide de démonstration « emblématiques » du Canada visant à convaincre la population. La « pièce maîtresse de la reconstruction » a également été présentée dans l'exposition itinérante de propagande du gouvernement canadien, « Afghanistan360 ».
CanWest News a rapporté que SNC-Lavalin poursuivrait le projet de barrage, qui est « absolument nécessaire pour montrer que la campagne militaro-civile conjointe de la coalition se déroule mieux que ce que de nombreux critiques ont affirmé ». Les soldats canadiens qui le protègent actuellement doivent être remplacés par des soldats américains. Un général canadien a déclaré : « Ce n'est pas parce qu'il se trouve que les sources se trouveront dans une [zone d'opérations] américaine que le projet s'arrêtera… Il sera entretenu par des civils canadiens, mais une partie du soutien militaire prima facie viendra de Les Américains.
L'opposition à l'approche multidimensionnelle de SNC-Lavalin face à la guerre du 21e siècle (et aux profits de la guerre) s'est essoufflée il y a quelques années. Peut-être que leur retour en Irak et leur prochaine « intégration profonde » avec l’armée américaine dans le sud de l’Afghanistan pourraient raviver les flammes.
Anthony Fenton est un journaliste et chercheur indépendant qui couvre la politique étrangère canadienne et américaine. Il est joignable via son site Internet, WebofDemocracy.org.
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