Le 6 novembre marquait le 800e anniversaire de la signature de la Charte de la Forêt en Angleterre, le 6 novembre 1217. Cette charte rendait aux hommes libres des droits d'accès aux forêts royales du sud de l'Angleterre qui leur avaient été retirés par Guillaume le Conquérant. C’était la première fois dans l’histoire européenne que des droits légaux étaient accordés aux citoyens ordinaires ; deux ans plus tôt, la Magna Carta protégeait uniquement les nobles barons des abus arbitraires du souverain. Essentiellement, la Charte de la forêt a été une victoire capitale pour la démocratie, rétablissant les terres communes pour l'usage et la jouissance du public.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’une autre insurrection démocratique pour protéger la confiance du public et prendre soin de nos forêts nationales qui ne sont plus contrôlées par le roi mais appartiennent aux contribuables américains. Au lieu de confier la gestion à des professionnels forestiers au service de politiciens financés par l'industrie, je propose une méthode éprouvée pour donner au public une nouvelle voix puissante sur la façon dont nos terres sont entretenues.
C’est ce qu’on appelle la « codétermination » en Europe. En Allemagne, par exemple, les grandes entreprises sont tenues de faire élire la moitié de leur conseil d'administration par les travailleurs. De plus, les travailleurs ont leur mot à dire dans les pratiques quotidiennes via des conseils élus qui disposent d'un droit de veto sur certaines pratiques de gestion. Ce système participatif réduit les conflits et augmente l’efficacité et, par conséquent, l’économie allemande est un leader mondial.
Donner aux citoyens les moyens de devenir des gestionnaires co-égaux est l’équivalent moderne de la restauration des droits et de l’accès des paysans. Un processus de codétermination pour les terres publiques donnerait aux autochtones des droits de consultation significatifs et répondrait aux exigences de la loi en vigueur visant à impliquer les citoyens dans la gestion « dans toute la mesure du possible ». (Loi sur la politique nationale de l'environnement, règlement CEQ, section 1502(d)).
Nos forêts nationales sont un héritage colonisé et dégradé des biens communs anglais. Prises de force aux peuples autochtones, exploitées à des fins lucratives par les industries du bois, des mines et de l'élevage, les forêts publiques sont aujourd'hui manipulées de manière agressive pour les sauver d'une lutte sans victoire contre les incendies provoqués par le réchauffement climatique. Les citoyens sont les titulaires des terres publiques et ont désormais besoin d’une voix significative pour décider de leur sort.
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1 Commentaires
Merci pour ces commentaires réfléchis.